Sans plume, pourtant je vole…

Considérées à tort comme un animal de « mauvais augure », les études sur les chauves-souris montrent actuellement tout l’intérêt de ces petits mammifères nocturnes qui travaillent à la régulation des insectes : en silence, la nuit, toute la bonne saison et ce, gratuitement.

Profitons aussi de la 25e nuit internationale des chauves-souris qui aura lieu ce we des 28 et 29 août 2021 pour participer aux nombreuses activités prévues à travers le monde.

By Bruno Marchal – Plumalia
Textes et photos protégés par les législations en vigueur.

Nos véhicules modernes avec les aides à la conduite n’ont rien à envier à cet animal qui possède depuis des millions d’années, une technologie d’écholocation à faire pâlir nos ingénieurs.
Certains animaux envoient des sons généralement aigus, voire ultrasoniques, dans leur environnement avec le retour (l’écho) de ces sons qui rencontrent un obstacle, l’animal peut définir les reliefs, les dimensions et les obstacles de cet environnement. Cette technique est appelée « l’écholocation ». Les chauves souris utilisent ce système comme les dauphins le font dans l’eau. C’est tellement précis chez les dauphins, qu’ils ne doivent pas demander à leurs compagnons de voyage s’ils ont faim, ils le voient par cette écholocation. Les chauves-souris peuvent repérer un tout petit moustique en plein vol.

Ici un Oreillard gris (ou roux) mais il existe, rien qu’en Belgique, 26 espèces de chauves-souris toutes insectivores.
Dans le monde il y aurait plus de 1400 espèces, peut-être certaines encore à découvrir.
Elles peuvent entendre des sons de très hautes fréquences, allant jusque 100 kilo hertz (kHz). L’homme peut entendre jusque 20 kHz environ qui sont les sons très aigus. Au-dessus de cette valeur nous entrons, nous humains dans les « ultras-sons ».
Comme on peut le voir sur la photo, une membrane cartilagineuse super sensible est fixée devant le pavillon de l’oreille. Elle sert d’abat-son vers le conduit auditif.
Les chauves-souris émettent elles-mêmes ces ultra-sons. Ces émissions leur demandent une très grosse dépense l’énergie.
C’est ainsi qu’elles crient en discontinu, en « pointillés », pour économiser leur énergie. Elles augmentent aussi la fréquence d’émission de ces ultra-sons à l’approche d’une proie pour mieux géolocaliser l’insecte.
On remarquera que cette espèce est capable, à la façon d’un store vénitien, de replier ses oreilles surtout en période d’hibernation et ceci pour éviter qu’elles ne dispersent trop de chaleur ou ne gèlent en hiver. Comparez leur taille sur les 2 images ci-avant.
Une peau très légère mais malgré tout assez résistante relie les bras aux pieds : le patagium. Pour augmenter la surface portante des ailes, leurs doigts sont démesurés. C’est un peu comme si nos doigts mesuraient deux fois notre avant-bras, c’est à dire presque 60 cm.
La position particulière, la tête en bas, ne leurs demande aucune énergie un système de crochet mécanique est intégré dans les doigts de pied qui « coince » les articulations pour cette fonction.
Un Petit Rhinolophe, reconnaissable à son « museau » en forme de fer à cheval.
Les chauves-souris ne voient presque rien. Elles ne distingueraient que des ombres. Avec un système de sonar aussi perfectionné, on comprend pourquoi.
Le Petit Rhinolophe s’entoure des ses ailes pour hiberner.
Les photos ont été réalisées avec un minimum de dérangement. Les chauves-souris ne se sont pas envolées.

Cet article ne se veut pas scientifique mais donne simplement quelques indications sur une espèce peu aimée et affublée de beaucoup de légendes anciennes.
Il y a encore maintes choses à dire et surtout à apprendre sur cette espèce mais aussi sur leurs proies : les insectes. Ceux-ci se laissent tomber quand ils « entendent » l’accélération des émissions des ultra-sons des chauves-souris pour leur échapper.
Elles aident aussi les agriculteurs à la lutte contre les insectes appelés « ravageurs » et nous mêmes contre les invasions de moustiques… Les chauves-souris consomment leur propre poids en insectes sur une nuit. Leur vol et leur écholocation demandent beaucoup, beaucoup d’énergie.
Profitez vraiment de toutes les activités dans votre région (voir sur le net) pour vous sensibiliser à cette espèce souvent méconnue.
N’hésitez pas à consulter les nombreux articles mis à disposition sur le net avec notamment le programme organisé par Natagora partout en Wallonie.

Photos protégées par la législation en vigueur.




Bonne nuit.