Le 13 juin 2021 et comme depuis plusieurs années maintenant, le comptage des Hirondelles de rivage a eu lieu dans la sablière de Mont-Saint-Guibert.

By Bruno Marchal – Plumalia
Textes et photos protégés par les législation en vigueur.

Quand on parle de comptage des hirondelles, il faudrait plutôt parler de comptage des nids/terriers occupés par nos plus petites des hirondelles, l’Hirondelle de rivage – Riparia riparia.
Elles occupent cette carrière de sable aux parois abruptes depuis les années 1970. Il y a peu ou pas de chiffres d’occupation pour la période du siècle passé. Le comptage des terriers a véritablement commencé au début de ce siècle.
Actuellement c’est la plus grande colonie d’Hirondelles de rivage du Brabant wallon et une des plus importantes de Belgique.

L’ensemble du site de la sablière est vaste et les colonies d’Hirondelles de rivage (Hdr) sont disséminées sur une partie du site, surtout dans la nouvelle exploitation qui rien qu’à elle seule dépasse les 30 ha.
Ainsi les colonies ont été numérotées en fonction de l’ordre chronologique de leurs apparitions dans la carrière.
Les Hdr aimant les falaises bien abruptes, leurs colonies se cantonneront principalement dans la Nouvelle Exploitation (NE) mais une colonie persiste dans l’Ancienne Exploitation (AE) du côté de la route N4.
Pour faciliter le comptage, des impressions photos sur papier ont été réalisées pour les différents tronçons des colonies. Ces tronçons reprenent un nombre similaire de terriers… si possible.
Chaque colonie et chaque tronçon à sa dénomination ; NE1 à NE6 et AE1. Les tronçons sont déterminés par une lettre de A, B, C… en allant de gauche à droite.
La colonie AE étant la plus ancienne colonie d’Hdr dans une zone où le sable n’est plus exploité à l’heure actuelle. Cette colonie existe depuis 2014.
Un « compteur » est assis confortablement devant sa portion de colonie de terriers AE1 A à AE1 E, avec l’aide de jumelles, la personne repère le terrier dans lequel soit un jeune montre le bout de son bec, soit un adulte rentre ou sort du nid. Dans ces cas on suppose le terrier occupé. Il repère alors ce terrier occupé en le marquant sur la photo imprimée, de sa zone.
Ce comptage se fait sur une durée de 30 minutes environ.
Ici c’est une photo de 2020, devant cette colonie AE1, mais le principe de comptage reste toujours le même.
Un exemple de la partie gauche de la colonie NE3 A comptée par Patricia. Celle-ci est quasiment désertée : 5 terriers occupés sur 65 trous au total. Beaucoup de nids datent de 2020. Ils ne sont donc plus utilisés majoritairement cette année 2021. C’était pourtant la colonie la plus dynamique en 2020.
Lors du comptage, l’hirondelle reste parfois accrochée quelques dizaines de secondes devant son terrier ce qui facilite son comptage d’autant plus qu’ici, il y a une belle pierre de sable blanche qui servira de repère bien marqué, pour pointer le terrier dont il est question, sur le papier.
Sur ce schéma qui reprend les colonies de 2020 et de 2021, les résultats des comptages pour 2021 y sont repris avec les inscriptions écrites en couleur verte.
Le total des terriers, sauf erreur est de 999 terriers pour 241 d’occupés. Ce qui donne un taux d’occupation général de 24,1 %.
Voici le tableau récapitulatif pour ce mois de juin 2021.
Voici quelques chiffres des années antérieures. Pour les années 2000 et 2001, le comptage a été fait par M. Léon Jacoby ornithologue et responsable technique de la sablière depuis plusieurs décennies…

En conclusion :
Quitte à me répéter, merci à tous les compteurs mais aussi à Monsieur Jean Dandois pour le calcul des résultats avec la confirmation d’une diminution d’environ 7% du nombre de terriers occupés pour cette année.
Mais le chiffre le plus important est la chute totale des terriers occupés, passé de 363 nids à 241 pour cette année qui montre une chute des effectifs de plus de 30%…
Ce comptage n’est qu’une représentation temporelle d’une situation, mais elle représente d’année en année une estimation du nombre d’hirondelles et surtout les oscillations d’effectifs dûs à plusieurs facteurs comme la situation que les hirondelles rencontre en Afrique, sur leur trajet et les conditions météos qui vont avec.
Cette année le 13 juin 2021 au matin, il y avait 241 terriers d’occupés et donc un espoir de revoir partir pour l’Afrique, 1928 hirondelles pour 482 individus (241 couples) arrivées à Mont-Saint-Guibert. En tenant compte qu’un couple d’Hdr peut avoir 2 nichées de trois jeunes, arrivées à 2, elles repartiront à 8 si tout se passe bien. Chiffres bruts bien entendu, il faut tenir compte des prédateurs, des ressources en nourriture… mais soyons aussi un peu optimistes, parfois il y a 4 jeunes au balcon et il reste possible de voir parfois 3 nichées sur la saison si celle-ci propose de bonnes conditions… Dans ces très bonnes conditions les chiffres peuvent alors augmenter fortement.

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Quelques informations supplémentaires :

Lors du comptage de la colonie NE4, nous avons été accompagné par le chant très varié et parfois imitateur de 2 Hypolaïs polyglottes. Rares en Brabant wallon. Le biotope leurs convient probablement.
Les Cicindèles hybrides étaient omniprésentes.

Photos protégées par la législation en vigueur.

Un cliché de ce dimanche 27 juin 2021 et l’on peut voir que la situation est complètement changée en 15 jours… enfin sur une portion de la colonie. En effet, tous les couples du site n’ont pas commencé leur nidification exactement au même moment. Il y a très probablement des adultes sur des oeufs, des adultes nourrissants de très jeunes oisillons restés au fond du terrier, des jeunes plus émancipés comme ici au balcon et enfin des jeunes qui sont déjà volants.
Aussi, quelques hirondelles commencent ou continuent de creuser…
Dans la conclusion ci-dessus, on parle d’une moyenne de jeunes par terrier. 
Pouvez-vous compter ceux du terrier en haut à droite de ce cliché ?
Pour nous faire une idée du comptage, ici nous aurions 9 terriers, dont 7 occupés. 78% d’occupation, un rêve…Toujours pour ce tronçon, un taux de reproduction de 2,4 jeunes (7 terriers pour 17 jeunes) mais encore une fois, ce n’est qu’un instantané.
Les chiffres des statistiques sont toujours amenés à interprétation…
On peut remarquer, en bas à droite, qu’une hirondelle creuse encore ce 27 juin.
Les hirondelles ont leurs propres prédateurs comme le Faucon hobereau par exemple. Voici le restant d’une de ses proies. Il a été observé 2 fois lors du comptage du 13 juin.
Voici le Faucon hobereau qui prédate les hirondelles mais aussi sur les … libellules. Rapace très élégant avec un vol similaire aux hirondelles et martinets… normal.
Il a une hauteur d’environ 30 cm pour une envergure de 75 cm. Pour comparaison le Merle noir a une hauteur de 25/27 cm pour une envergure de 35cm.